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Les vacances à l'île aux Cerises sont finies et Lulu, qui entame ses études secondaires, a repris sa routine. Mais son coeur est tourmenté: elle pense au beau Gary tout en évitant de croiser son ami Luc... Il est question d'un voyage aux États-Unis chez l'oncle Bob et Gary, mais sa mère ne confirme rien... Entre Lulu et sa mère, les relations ne sont d'ailleurs pas toujours faciles. Et voilà que l'oncle Maurice débarque chez elles et sera hébergé, le temps de trouver du travail... -- Une excellente suite aux deux premiers romans; on retrouve avec bonheur ces personnages attachants et tellement humains. La plume toujours douce et élégante de l'auteure nous propose une belle chronique et évoque avec sensibilité l'atmosphère des années 1950. [SDM]

Un mois après les attentats du 11 septembre 2001, l'Afghanistan, dévasté par la guerre civile, vit dans la peur des bombardements annoncés par les États-Unis. C'est dans ce climat d'insupportable attente que Najmah, une jeune Afghane, voit son père et son jeune frère enrôlés de force par les Taliban, qui réquisitionnent également leurs réserves de nourriture. Peu de temps après, sa mère et son frère nouvellement né périssent sous les rafales des avions ennemis. Déguisée en garçon, elle entreprend un périlleux voyage au terme duquel elle rejoint un camp de réfugiés pakistanais. Elle y fait la rencontre de Nusrat, une Américaine qui s'est convertie à la religion musulmane par amour pour son mari, dont elle est sans nouvelles depuis qu'il a ouvert un dispensaire au nord de Kandahar. En attendant désespérément le retour de l'homme qu'elle aime, elle se consacre à l'enseignement dans la petite école qu'elle a ouverte à l'intention des enfants séparés de leur famille. De la rencontre des deux jeunes femmes au sein des nombreuses victimes mutilées, naîtra une amitié en laquelle elles puiseront l'espoir et la force d'aller de l'avant, de surmonter les pertes malgré l'attente insoutenable qui les mine... -- Un roman touchant et très accessible qui, grâce à une narration finement ciselée faisant alterner les chapitres narrés à la première personne par Namjah et ceux narrés par un narrateur omniscient, offre des portraits de femmes volontaires à travers le regard desquelles sont dévoilées les différentes facettes d'un pays méconnu. Laissant de côté tout manichéisme, le récit se centre en effet sur les oppositions qui surgissent au sein même du peuple afghan, mettant de l'avant un Islam souple et modéré rejetant à la fois le traditionalisme et l'extrémisme des Talibans. Un ouvrage débordant d'humanité qui balaie les clichés. [SDM]

David Mitchell est un ardent militant amérindien, qui clame haut et fort que les autochtones ne doivent reculer devant rien afin de défendre leurs droits. Aussi, lorsque d'importants promoteurs confient la construction d'un terrain de golf sur un site sacré de ses ancêtres, il multiplie les menaces afin de faire avorter le projet. N'obtenant pas satisfaction, il passe à l'action et dresse une barricade sur le chemin menant au chantier, mené par Trevor Blake. Lorsque ce dernier est retrouvé assassiné, le lendemain d'une altercation mémorable, le nom de Mitchell est bien entendu sur toutes les lèvres. Or, Chloé ne peut se résoudre à accepter si facilement cette hypothèse. En tant que gardienne de Jessie, fille de Trevor et de son ex-épouse, elle a en effet eu l'occasion de fréquenter la victime, qui est loin de n'avoir que des amis. Une fois de plus, elle suit donc de près l'enquête menée par l'inspecteur Lévesque, son beau-père... -- Intrigues policières, amoureuses, sociétales et industrielles s'entremêlent dans cette trame policière solidement construite, dans laquelle évoluent des personnages fort crédibles, qui témoignent une fois de plus du talent magistral qu'a l'auteur à tenir ses lecteurs en haleine jusqu'au dénouement. [SDM]

Lasse d'une vie qu'elle jugeait ennuyeuse, Geneviève s'est suicidée en nouant une ceinture de plomb autour de sa taille et en se laissant glisser dans la piscine de l'école. Éperdus de chagrin, se sentant coupables de n'avoir rien vu venir, ses parents et sa soeur jumelle, Lou-Anne, se réfugient dans la solitude. Pour cette dernière, la souffrance est d'autant plus grande qu'elle a l'impression de n'être plus, "pour tous ceux qu'elle croise, [que] le souvenir d'une morte". (p. 74) Elle fait heureusement la rencontre de Simon, qui a dû affronter le suicide de son père à l'âge de huit ans à peine. Elle comprend alors ce que sa soeur n'a pas compris: se dire, se confier et aller vers les autres est ce qui permet de rester en vie... -- Des pages des journaux intimes de Lou-Anne et de sa soeur (qui contient également des croquis exprimant avec violence son désespoir) s'intercalent dans le récit du narrateur omniscient. Avec beaucoup d'émotion, de justesse, de poésie et de profondeur, cette jeune auteure, également conseillère pédagogique, aborde les difficiles thématiques de la dépression et du suicide tout en célébrant la beauté de la vie. Un récit intense et bouleversant, à lire à compter de 13 ans. [SDM : Caroline Ricard]

Prix Femina, 2006
Couvrant une période de soixante ans, les récits de Sol, Randall, Sadie et Kristina, descendants d'une même famille, mais de générations différentes qui, à travers leur regard d'enfant de six ans, nous racontent leur époque et les croyances religieuses, politiques et sociales des membres de leur famille. Le roman débute avec le récit de Sol en 2004 et se termine en 1944 avec celui de son arrière-grand-mère, Kristina. Démonstration intéressante de l'influence parentale sur l'évolution des individus. Captivant. [SDM : Rachel Lapointe]

Mona et sa soeur attardée sont témoins d'un abus sexuel perpétré sur une enfant par le maire du coin. Aussi chef de police, l'homme abuse de sa fille, une jolie blonde de leur classe: Suzon, première de classe. Devant le peu de chance que l'on prenne leur parole au sérieux, la plus vieille fait promettre à la plus jeune de garder ce secret pesant. Auparavant, Mona avait échappé à un assaut dans les bois, un viol qu'on devine, grâce à Jon son voisin de race noire qui avait menacé les jeunes agresseurs. Ce dernier avait précédemment été touché par un poème de Mona qui témoignait de la misère de son quotidien. Mais un malheur arrive à Suzon. Jon, "Le Nègre", est soupçonné du pire à tort. Angélique, alias Oiseau parce qu'elle se réfugie dans les arbres, sous la pression, révélera tout. -- Un roman réaliste et cru qui relate les écueils de la pauvreté (que, sans fleurettes, l'adolescente transcende à travers la poésie), les abus de pouvoir sexuels et surtout l'univers claustrophobe des victimes ou témoins de ces crimes. Une fine lueur d'espoir apparaît à la fin du récit qui situe son action dans la campagne québécoise. [SDM]

Avec sa mère Hélène, Lulu passe ses vacances dans une île située au milieu du fleuve, à quelques kilomètres de Montréal. En ce bel été 1954, elle retrouve sa grand-mère Alice et son grand-père Léon dans leur chalet sans eau courante ni électricité. Elle revoit cousins et cousines, oncles et tantes, etc. Les jours défilent calmement: promenades, conversations, rencontres. Certains événements secouent cependant ce quotidien: Lulu trouve un chien semblable à celui de ses rêves; elle s'égare avec son cousin de l'autre côté de l'île; une violente tempête risque de faire chavirer leur bateau. Mais surtout, sans qu'elle comprenne exactement pourquoi, Lulu remarque que plusieurs personnes de son entourage paraissent angoissées: sa mère si craintive face à l'eau, le grand-père Léon faisant des cauchemars. Certaines paroles semblent lourdes de sous-entendus, de non-dits. De fait, Lulu seule ignore comment son père Lucien, fils de Léon, s'est noyé dans le fleuve, quelques semaines avant sa naissance. Sa mère Hélène devra pourtant bien lui dire la vérité. -- Un roman intimiste touchant qui se démarque par l'élégance de l'écriture, la sensibilité contenue de personnages très attachants; les valeurs et le mode de vie des années 1950 imprègnent discrètement l'atmosphère du récit. [SDM]