Résumé :
Les personnes handicapées sont actuellement considérées comme des citoyens à part entière, dont la participation sociale – et non plus la réadaptation – devrait être prioritairement l’objet d’avancées sociales et législatives. Alors qu’une majorité de personnes handicapées n’a pas accès aux obligations primaires constituées par le travail et l’éducation, le domaine du loisir, par ses dimensions non nécessairement rentables et performatives, pourrait constituer pour elles un domaine de participation sociale privilégié. Nous nous intéressons au monde du cirque contemporain, qui entretient des liens particuliers avec le handicap et la folie, et accueille de nombreuses personnes handicapées dans des écoles de cirque. L’étude de sources multiples, puis l’étude de cas approfondie d’une association, permet de mettre à jour la façon dont la pratique du cirque est détournée de ses finalités artistiques et investie par des objectifs éducatifs et thérapeutiques, menant les personnes handicapées à poursuivre dans le cirque contemporain leur entreprise de rééducation et de réadaptation perpétuelle. Pour penser ces contradictions, et interroger le droit au loisir des personnes handicapées, il paraît important de soutenir le développement d’une sociologie du loisir qui s’intéresse à l’ensemble des personnes, quelles que soient leurs capacités.

Localisation : Traitement documentaire B

• Ex. 1 — Consultation sur place